7.20.2013

Les anges ne tombaient pas

nous nous sommes promis l'un à l'autre
nous avons marché
nous avons beaucoup rit
nous nous sommes aimés
nous étions l'un pour l'autre
un éclair de lucidité
un amour certain
dans un monde aux formes incertaines
un futur éclatant de santé
un espoir taille 38 et la lumière d'un soleil frappant le marbre
et l'orgueil des racines
et la lenteur des arbres
nous avons marché les pieds nus
couru sans regarder nos pas
tant nous étions sûr d'êtres des anges
et que les anges ne tombaient pas
puis
lentement
nous avons commencé à rire
pour demander pardon
à pleurer pour faire la paix
à crier pour oublier que la poussière
l'humanité s’abattait sur nous
et nos promesses d'adolescents
et nous nous sommes trahis
parjurés
blessés
nous nous sommes détruits de trop vouloir
de trop savoir
d'être certains et d'avoir
pied
partout d'être engorgé d’éternité
alors
il ne resta soudain
plus que nous à faire
à espérer
plus que nous à décider à aimer à connaitre
à hurler dans le silence
plus que des anges des bouches et des canines
nous étions seuls sur terre
il fallait nourrir l'amour
nous nous sommes dévorés

7.16.2013

Naissance de Cindy

Cindy n'est pas une bouteille de vin, Cindy n'est pas un aphorisme, Cindy n'est pas une erreur médicale,
Cindy, c'est le dernier pain d'épice sorti des fours Anselmet, cuite à point et sans OGM,
Cindy c'est mon dernier recueil, et Cindy cherche un éditeur,
non, pas un éditeur,
LE éditeur.


Premier extrait:


rivierre


elle sort 
peu à peu du labyrinthe elle marche
elle marche et elle s'en
fout  ça n'est
qu'un
prélude et elle s'en fout et elle
avance
transperçant la foule la foule frigorifiée elle
rencontre la foule pour s'entraîner se préparer à
autre chose cherchant chaleur et
petites déceptions du quotidien

pour consolider sa haine jusque dans la foule se préparer

à un autre labyrinthe un autre here I am un here
I am tellement here tellement I
qu'elle se fout qu'elle se fout de son honneur

d'âme
et elle sort
peu à peu criant contre tous
elle est tellement humaine qu'on dirait un monstre et les
monstres n'aiment pas les
monstres car les
monstres leur rappellent qu'ils sont des
monstres

IFONSKAWATA IFONSKAWATA

dirait son âme tandis qu'elle fend la
foule qui reflue pulsing
chasing le rythme dont elle est
l'esclave le rythme de son coeur pulsing chasing les mots
malement magnifiés par
l'étonnante solitude qu'elle exhale

parce qu'elle est seule parce qu'elle est authentique parce qu'elle
n'a pas le choix

parce qu'elle a besoin de toute sa tête
pour la perdre convenablement

pauvre tête et pauvre bête
pauvre bête
pauvre bête et pauvre tête peut-être
qu'un jour on te foutra la paix
j'espère qu'on te foutra la paix

alors recrache cet aftershave et attends-moi
je te ferai du boudin blanc un boudin blanc
si émouvant
si tendre si humain un boudin blanc
si pur un boudin blanc
si pur et dressé
contre la foule et grillé
à point contre ta bouche ta bouche immense ta

étant

tellement

naïve

et depuis

si longtemps

car les monstres et durant tout ce temps

elle accoucha


et le pacte fut scellé
et le piège
se referma
 


4.02.2013

Le blanc sauvera tout

Il y en aura sans doute beaucoup d'autres, des effusions de sang, de mots, de colères, des giclées d'essence un peu partout, avant que je ne craque une allumette et fasse tout flamber, encore une fois.
Mais je contrôle le chaos, j'essaie.
Je me nourris de l'existence, je vis désormais pour être avec ceux que je côtoie, pour être avec ceux que j'aime, et qui me sont précieux, et qui, sans le savoir, me sauvent de quelque chose... d'autre.
Je contrôle le chaos, je veux être une bonne personne.
Veux être avec eux, qui recherchent la folie passagère, le laisser aller, alors que je sauve mon âme en passant le balais, en faisant la vaisselle et toutes ces conneries ; doing normal things in a crazy world, you know, tu sais, je me suis beaucoup documenté sur ma maladie, pendant longtemps, cherchant, non les réponses mais les questions, non le moyen de guérir, mais celui de passer la frontière, et cela définitivement.
'cross the borderline.
Et peu à peu je m'incarne, je sens ma peau, je sens ma chair, je sens le poids de mes pensées, et je m'unifie, mettant de l'ordre dans toutes ces fulgurances qui me bouffent, je passe de longues minutes sous ma douche, me rassurant, me parlant comme à un petit enfant, tapotant mes bras, mon ventre, mes cuisses et tout ce qui dépasse. J'apprends à être moins impulsif, peut-être un peu moins radicalement sincère, à respecter les nanas, les amis, la famille.
Je contrôle le chaos, et je sais que bientôt toute ma production artistique aura un sens, et je sais que je serai reconnu, et mes toiles s'encadrent d'elles-même, trouvent d'elles-même l'équilibre, et de moi-même je souhaite vivre heureux. Je serai heureux. Je contrôle le chaos, je limite mes pensées, je me limite, me limite, limite, li.

Le blanc sauvera tout. Le blanc c'est ma mère. Ma mère c'est la folie. La folie est un mystère. Et le mystère, c'est Dieu. Sans doute ai-je un compte à régler avec Dieu, avec l'idée de Dieu. Chaque artiste poursuit cette idée, dérègle lentement tous ses sens pour construire autre chose, cherche la réalité dans le magique, un sens dans le foutoir. Mais encore faut-il avoir le temps; et le courage de tout reconstruire. Je travaille à cela. Et je ne suis pas seul, on m'aime, on m'aime vraiment même si je ne sais pas encore pourquoi, on m'aime et j'ai le droit d'être d'aimer ce que je suis.


3.11.2013

Aucune forme de poésie


la première frappe
la première fois où tu as perdu le contrôle
cette putain de frappe qui t'a bercé
des années durant
alors que tu te pensais un lâche
oui mon vieux
cette frappe-là ce moment où tu ne sais pas
si tu pleures ou si tu ris ou si tu hais
juste
vas-y arrache-lui la gueule à ce connard
ou c'est lui qui le fera
qu t'a bercé lorsque tu disais oui papa
d'accord papa
papa je
oui mon fils
non rien
le soir dans ton lit la frappe était là
l'impact était un lancinant tic-tac
et le mélange des chairs du sang
la sensation réelle d'une mâchoire qui se casse
cette frappe qui n'est qu'instinct
fureur honte excitation
et peur
peur de ne pas savoir enchaîner
peur de soudain se mettre à pleurer
d'être faible
de supplier
de ramper comme un chien en reniflant
et de s'accrocher à la jambe de Julian Torres
14 ans
qui est maintenant épanoui dans un travail qui lui rapporte
de quoi avoir trois ou quatre enfants
qui l'intéresse vraiment
et il est vrai que depuis qu'il s'est coupé les cheveux
il a ce regard alerte qui vous transcende
un homme rare vraiment
mais à l'époque un vrai petit connard
et tu es devant lui et le coup part
Julian Torres 14 ans s'écroule comme un vrai connard
et alors vraiment
tu te sens fort
libre
respecté
et tu sais que plus rien jamais ne te fera peur
et que tu sauras toujours
toujours éviter de pleurer
- jusqu'au jour où une femme mettra ta vie en sang
et s'en ira un soir sans raison apparente
laissant derrière elle un homme agenouillé
un homme qui prie qui supplie qui perd toute dignité
en marmonnant reste
reste s'il te plaît
cet homme qui se lève à présent
en criant
cet homme tous ces hommes qui gueulent qui beuglent de douleur
et qui ne pensent à aucune forme de poésie
juste reste là
froidement dit
reste là s'il te plaît
où je te frappe, et prie
pour que ça ne  m'arrive pas

3.07.2013

we're just gonna hit the sea, saying hey ! I'm the sun ! I'm home and I'm alive !




Ca commence par la douleur en fait, aïgue, par un terrassement intérieur, d'un coup t'es balayé, et tu t'écroules mon pote, tu es au sol, ta respiration est hachée, insoutenable, le réel te fait mal.

Bing badabing.

Te fait mal. Mais, petit à petit, te détache, très peu à peu doucement tendrement, te détache du réel, et tu fonds, tu te coules dans le parquet, tu n'es plus là, tu es tout le monde, tous les gens qui ont marché sur ce parquet, Jesus ! 

Et au fond, t'as mal mais t'es pas mal avec toi-même, surtout ces derniers temps, du coup tu souris, du fin fond du trou tu souris, hey ! c'est cool, je suis jeune, j'ai 24 ans et, au fond, je suis la vie que j'ai choisi, buddy;

Et tu te sens un peu plus sage, plus apaisé  tu voyages dans le réel, pis un peu dans l'irréel des fois, mon vieux, mon tout petit, tu te dis, sorti du trou, les yeux aveuglés par la lumière, tu te dis, merde !

J'ai oublié la suite.




3.06.2013

Slow snow melody (wiz Robin Bar)





snow falls
it's moving to see how snow falls
it seems like I see snow for the first time
and it brings me to tears
snow falls
you can call it white you can
call it friends
you can call it time to lose



Merci à Robin, vraiment, qui vient également d'écrire ma first interview, yes, dude, ma première putaIn d'interview, avec cet oeil de cette caméra rivé sur toi, qui te juge, qui boit tes paroles, qui se régale de toi pendant que tu te grattes l'oreille, angoissé, réflechissant à une longue agonie.
Mais c'était super sympa, ce mec est cool, on a passé un bon moment et:

VOUS TROUVEREZ EN CLIQUANT SUR CES MOTS LA-DITE INTERVIEW

Merci

Dude

2.23.2013

motionless wildies




I spent my childhood
in a hospice
staring at charming dead livings
they knew lots of stories

talking to the child
they were 
when talking to the child
to the serious child I was
giving me some fruits
some tropical fruits
when i tried to sease them heartbroken wisdom
and them sugary eyes

beauty's a wild horse
it offers his back when you're down
too down to walk alone






2.20.2013

Paranoïa






mom
tell me how the clouds can fly
because clouds have wings
my son
because they know how to be delicat
sweeter than a cat
my son

hey I'm paranoïa I'm your dad

Adore




that's when I lost my first love
that I met my mental illness
that I stopped searching for girls to love
but for a god
to adore

one beautiful god
with lovely eyes
the sadness in a smile
and a kind of passion
for hugging trees

please god oh lady cathies
I'm praying on my knees
while I think of the trees you healed
by my side
letting me sick and sure
that it's vain to be pure

Think I read to much novels
to love
quietly










quietly sad





you can realy be free
when you know how to be
the father the mother
of your mind
a light for your blind side
arms when you're crying
the last voice before you go to sleep

then the withe sheets they keep
you real
when you don't know how to keep
your mind

to be safe and mad
quietly sad
when sticking your cheek on the window side

you can realy be free
well forgive what I said
go get high and enjoy
be the boy against the laws
keep on fucking the system
keep on drinking to the dawn
while pissing at the moon you will think of your mom

to the white hands they keep
you real
when tou don't know how to keep
your mind


to be safe and mad
quietly sad
when sticking your cheek on the window side









hello authority


one morning
when she saw how
could increase
the price of coffee
she decided 
to say no no I stop the coffee

then she refused the shower
promissing to herself
I'll never ever work anymore
then wearing a brown jacket
and running outside

in the wild
she decided
to live on her wild side
stealing packs of coffee then smiling
to the camera
then saying

hello authority
I'm your worst ennemy

always going from bed to bed
shouting in the shops
spiting at the cops
then kicking in the trash
drinking for all the happy hours
sleeping over ashtraies
thinking this is not my home

Nothing's to me

I'm free at least I am free

I lost my mind
I cut the chains
discovered love and pain
and I am free
free but not happy
never happy
think it's logic well
I've got the right to be happy
no?
I live in hope to hope for hope
and I drink more and more

just like dad


to live wildely
to live sad

2.19.2013

2 more songs of pain

The man you are 

cliquez ici


Another year’s passing
And I’m still thinking about you
My never born feline
My lady lazy queen
With an atrophied hand
And a beautiful smile
Another year’s passing
And a ghost is still missing
In my room in my dressing
A ghost is still missing
And it terrifies me
Another year’s passing
And the lazy queen’s dead
And I’m a worry old man
And the schizophrenia takes me
And I lose my mind
And it’s all have been done
An it’s all have been won
You’re the one you’re the lord
And the man you are



Pretty smile



I’m in love with a special women
who’s job’s  to tell the history of knives
she told me how to cut the jam
she told me how to be a free man
I’m in love with a clever woman
Who’s got a light and charming  sense of humor
A way to some horrors
And a realy pretty smile



2.14.2013

les mots les plus simples

les mots les plus simples
sont aussi les plus justes
chacun cherche à exprimer
ce qu'il a au fond de lui
sans s'avouer
toutefois
que ce qu'il y a au fond de lui
c'est lui
alors
chacun cherche en tatonnant
la lumière dans la nuit
le bruit dans le silence
le silence dans la foule
mais plus humble et plus beau sans doute
est d'être dans la nuit
est de comprendre la nuit
est de transmettre la nuit
d'être
en somme
la nuit dans la nuit
le bruit dans le bruit
le silence dans le silence
et la foule dans la foule
tout le reste n'est que poésie

2.10.2013

c'est comme ça que l'on survit

il fait gris
par la fenêtre je vois la pluie
qui s'abat qui s'abat
qui s'écrase avec la nuit
et la pluie est la seule chose
qui m'intéresse
qui me délasse
la pluie (toum toum)
est la seule chose que je connaisse
par coeur
car rencontrée un soir de juin
par erreur
alors qu'on voulait me présenter
le soleil et la santé
la beauté tout le gratin
et raffarin
mais à la place voici qu'arrivent
la pluie la toux et la dérive
toute une armée de mecs tout seuls
et puis jospin
la pluie apaise mon âme en chien
toute une armée de mecs tout seuls qui
comme moi regardent la pluie tomber
tranquillement
presque tristes mais détachés
n'ayant rien d'autre à faire que de penser

j'espère que demain il fera meilleur

c'est comme ça que l'on survit
c'est comme que l'on survit
bien
plutôt bien malgré tout malgré la vie
en unité de psychatrie
rachida dati

un cadeau sur la langue




tu manges ce bonbon
avec  le plus grand sérieux du monde
un délicieux bonbon
au caramel

un bonbon qui fond tout seul
dans ta bouche d'enfant tout seul
devant eux qui gueulent
plus que de raison

tu es enfermé avec deux êtres
qui se détestent sans passion
enfermés qu'ils sont eux-mêmes
dans leur malheur le malheur que tu es
et le bonbon
libère sa fine saveur

deux être qui pleurent
beaucoup plus que toi
lui qui dit que me veux-tu
elle qui dit j'en ai marre de me taire

lui qui dit quoi que me dis-tu
elle qui dit non mais regarde cet enfer
dans lequel tu m'as mise

et alors le papier d'or
de ta friandise
te fascine et tu t'amuses
à compter les rayons de soleil

qui tombent dans la pièce
dans la pièce où tu es
où ils te tuent
habitués
à te déplaire

mais ton regard s'éclaire
soudain
et le bonbon réchauffe ta condition
il apaise ton enfer

un bonbon extraordinaire
un bonbon grandiose
une équinoxe de sucre
une éclipse de fondant

et les cris mêlés de tes parents
se taisent pour un instant
et tu es l'enfant
le plus chanceux du monde

d'avoir un bonbon sous ton palais
un cadeau sur la langue
une poignée d'éternité
en cinq minutes de miracle

2.09.2013

je te souhaite

dis-moi tout
dis-moi ce qui chagrine
ton coeur
dis-moi ce qui se cache
derrière cet air songeur
parle-moi
parle-moi de toutes tes forces
parle-moi de tes erreurs
de tes peurs
d'enfant
à présent que tu es une grande personne
va voir bobonne
sois digne de tes choix
à la hauteur de ta vie
je suis la chaise sur laquelle
tu es assis
je suis la terre
je suis la pulpe de tes doigts
l'enfer la neige ton toît
ton abris tes rêves et le dernier jouet
que tu n'as pas cassé
je suis ta poésie
je reste ta poésie
et je sauverai le monde
pour que tu ailles juste
un peu mieux

2.08.2013

Le monde serait froid







A l’instant même où je t’aie vue, je me suis, je me suis dit tiens, cette nana-là c’est du genre à tirer des sacs à 20 balles dans les magasins, c’est du genre ingérable, rebelle, un peu tarée comme je les aime ; du genre à s’ouvrir le paquet de gâteaux dans le magasin, devant toutes les caméras et de regarder la caméra et dire à la caméra, la bouche pleine, de lui dire je m’en tape, je mange les gâteaux que tu surveilles, tu es l’autorité, je suis ta pire ennemie.
Du genre en talons hauts, la coupe à la garçonne, crapotant des clopes longues comme une phase terminale qui durerait 20 ans, sourire en coin et regard à peine deviné, et haut le regard, tellement haut sous tes cheveux bouclés, tandis que tu marches là devant moi, ton cul se balançant de droite à gauche, pressée que tu dois être de fuir tes derniers pas. De fuir tes ancêtres. D’être la première à porter ton nom, ton ossature, ton style, ton charme et toute la chaleur d’un soleil naissant à chacun de tes pas pressés, pour chacune de tes boucles rayonnant, dardant ses ô sur l’orgueil fumant des poètes . Si tu n’existais pas il ferait toujours nuit, le monde serait froid, nous n’aurions jamais appris à écrire. Tu portes le feu, le jour, tu es le dernier sucre de la condition humaine, plongé dans le dernier café de l’univers, tu es l’ultime taille 38, le chant du style, un grand rire qu’on n’enterre pas, qui reste, qui reste en mémoire comme une petite humiliation cruelle. Je sais que tu l’es, cruelle, et je sais que tu m’humilieras comme je sais que ma dignité n’a aucune importance. Ton dos devant moi, c’est toutes les femmes qui ont tourné les talons, ont emporté loin de moi les horizons tout juste nés, l’espoir et l’écran plat.

Chacun de tes pas. Chacun de tes pas me dit chacun de tes amants me dit chacun de tes défauts. Chacune de tes failles me ramène à moi, et à toutes les fois où j’ai tourné à gauche par ennui, où j’ai changé de trottoir par manque de goût, où j’ai traversé la rue pour perdre mon chemin. De vie mon chemin de vie cette fois m’a mené derrière toi, qui porte derrière toi tes boucles grises, ton dos voûté, tes talons hauts et cette légère odeur d’eau de Cologne, qui m’enivre et me dit merde par avance, qui témoigne du passé dont tu rêves encore pour mille.

2.07.2013

Ladybelle

je t'aime plus que moi-même
et je sais ma toute belle
que cette fois-ci c'est pour de vrai
je me suis livré
à toi
j'ai bavé rêvé
sur ton oreiller raté des pâtes devant toi
fait la zouk-machine devant toi
et devant toi
la zouk-machine avait un coeur
je t'aime plus que ma douleur
te désire tant 
que j'ai parfois peur de toi 
comme on a peur de vivre
son dernier printemps
la fin d'une chanson
son tout dernier bonheur avant
des siècles sans chair et sans amour
des années nues désertes arides 
années durant lesquelles petit Pierrot
cherchait l'amour dans les poèmes
ne trouvait rien
que du gras du nerf des os
mais à présent
oui à présent
oui à présent
oui à présent
à présent présent à présent 
oui à présent
petit Pierrot à compris avec le temps
qu'il vaut mieux
pour être heureux
chercher les poèmes dans l'amour
les mots dans la chair
la voix dans le regard
écrire pour quelqu'un
pour toi
qui existes qui es là
devant moi plus naïve que les premières neiges
plus touchante que les dernières pluies
réelle
et salutaire lorsque soudain perds je pieds
perds me dans terrible l'hallucination
tu me sauves en vidant le cendrier
en tirant les rideaux
en posant ta main sur
ma nuque et me disant
il n'y a rien de plus beau que notre amour
il n'y a rien de plus beau que notre amour
il n'y a rien de plus beau que notre amour

1.31.2013

Harmonie





Harmonie ma toute bête
Harmonie chante à tue-tête
Devant des milliers de rats errant dans ses toilettes
Devant des milliers de plats de fantômes et d’assiettes
Harmonie fumant sa première cigarette
Dans son lit
Dans sa vie sans joie sans plis sans fête
Devant des milliers de murs d’amours aux oubliettes
Elle chante pour se sentir nue et nager dans sa tête
Harmonie mon ange ma petite blondinette
Reste ici reste en toi et jamais ne t’arrête
D’être telle que tu es là de chanter faux d’exister à tue-tête
Comme si ta voix était ta peau ton abris ta cachette
Harmonie ma toute bête
Harmonie il pleut sur tes pommettes 

1.30.2013

Un galet (lo-i hot & vicious part 1 dude)




Malgré la chaleur tendre de ta chatte
malgré toutes ces fois où tu t'échappes
où l'on te frappe 
animalement lorsque tu jappes 
à en perdre dignité
malgré la chaleur tendre de l'été
tu deviens froide à en crever
tu deviens vierge et de rêver
tu n'arrêtes pas
tu n'arrêtes pas
et on dirait
lorsqu'on t'éventre animalement
que tu enfantes des crachats
des jets de sang
et de petits poèmes à essuyer
qui partent 
avec un peu d'eau et quelques tartes
malgré la chaleur tendre de ta chatte
tu deviens vierge à coups de battes
tu touches le fond tu jouis en regardant le nord
et tu les mords animalement
tous ces salauds
tous ces connards qui partent à l'eau
tu deviens froide à en crever
plus distante qu'un plan épargne retraite
lorsqu'on te traite
de pute
ou de garage à bites
il y a toujours derrière toi cette petite musique
qui dit comme ça je suis je fonds
je fonds je suis je suis bonbon sous un palais
je serai vierge et aussi sourde qu'un galet

1.20.2013

Toiles 2X12 & new stuff


regarde où tu marches !






Premiers pas d'un ciel d'automne







Vue





African baby blue



1.18.2013




affichant bronzage impeccable sur idées noires
lune pâle sur bassin terrible de zouk-machine
je m'appelle pierre anselmet
love

1.09.2013

Les nuages







Ça commence par une respiration, hachée mais tranquille,
aérée,
par un doigt posé sur le front, dessinant de lentes arabesques.
Ça commence par le doigt par la paume et par la respiration de sa mère, quelque part entre l'éveil et le sommeil. Quelque part mais tout près de lui, son haleine et l'odeur de sa peau.
Ça commence par lui la tête posée sur les cuisses de sa mère, lui l'enfant d'elle, elle la mère de lui, les deux visages sont tournés l'un vers l'autre.
L'un pour l'autre présents.
Les deux visages entre l'ombre et la lumière.


maman tu m'en veux?


hier il a laissé tomber sa couette du haut du lit
superposé, il avait froid, il a dû descendre et affronter tout ce noir.
La peur lui nouait les tripes, il ne savait pas dire de quoi
mais il avait peur. Le noir n'a pas de forme. Le noir c'est l'inconnu et
c'est comme si sa couette était tombée dans un autre pays.
Il a pris sa couette et vite vite il est remonté et puis il s'est enveloppé serré fort et n'a laissé dépasser que son nez. Son cœur battait toujours mais il n'aurait su dire
s'il était mort ou vivant.


de quoi mon chéri?



hier elle a reçu ce coup de fil. Elle a répondu et c'était le Blond. Le Blond qui gueulait. Le Blond bourré. Qui la menaçait de venir pour tout casser.
Elle lui a calmement interdit de venir, l'a laissé postillonner ses menaces
et sa virilité
puis elle a raccroché.
Ensuite, elle a fermé tous les volets de la maison, elle a verrouillé la porte d'entrée, elle est allée mettre de l'eau à bouillir puis s'est assise sur une chaise du salon, très droite, les mains posées
sur ses jambes resserrées. Et puis elle a fait silence, dans le noir, elle a fermé les yeux en attendant l'orage


ben je sais pas moi... de tout.


il s'est réveillé tout mouillé. S'est rendu vite compte qu'il avait fait pipi au lit.
Comme à chaque fois. Comme
toutes les nuits et, comme toutes les nuits, il a eu peur d'être engueulé. Il ne comprenait rien à elle, sauf sa peau et son odeur. Ça c'était vrai. Il était sûr de sa peau, de son odeur, de ses cheveux.
Mais le reste, il ne comprenait pas. Parfois quand il pleurait, elle se mettait en colère, d'autres fois il riait et elle se mettait à le consoler. Il avait faim, elle le mettait sur le pot. Soif, elle le couchait.
Et là... maintenant qu'il
avait fait pipi
au lit? Qu'allait-elle dire? Il s'attendait au pire. Le pire c'était quand elle le regardait un peu, puis se détournait sans un mot. Le pire c'est quand il n'existait pas.


non. Non je ne t'en veux pas de tout.
Tout ce qui est s'est bonnement fait.
Il ne faut pas avoir peur.
Je te protège comme Dieu nous protège.
Il ne faut pas avoir peur.


l'eau était chaude à présent. Elle a sorti un sachet de thé. Elle a mis le sachet dans le bol l'eau dans le bol a pris le bol dans ses mains et l'a laissé tomber. Du coup secousse. Dans tout le corps.
Du coup secousse et cris a crié si fort
qu'il a sursauté est descendu de son lit trempé et a couru jusqu'au cri. Sa peau
ses bras
ses bras son odeur
son odeur ses cheveux
ses cheveux ses yeux son nez ses bras sa bouche et ses doigts
son ventre et ses jambes et ses pieds et ses
cheveux son nez son rire oh ses yeux noirs tout ça toute cette peau
toutes ces oreilles devant lui, toute cette mère recroquevillée
par terre, devant lui.
Elle a levé la tête et l'a regardé droit dans les yeux. Elle tremblait. Son corps s'est relâché un peu, elle a lâché un pet puis a commencé à s'uriner dessus. Tout en marmonnant des mots qu'il ne pouvait pas comprendre.
Alors il a ri (pour le pet).
Puis il a pleuré (pour le reste)
Et dans cette petite maison aux volets clos, dans cette cuisine mal éclairée, dans ce monde clos, dans son corps à lui, dans son corps à elle, tout s'est mis à bouillir, monter, crever les plafonds et les torses, monter encore, toujours plus, monter jusqu'au ciel béant, et tout s'est soudainement illuminé, l'ombre de lui de elle de tout cet amour de toute cette
violence de toutes ces colères tout a soudain mué
et s'est changé en lumière.


d'accord maman. Je t'aime.
Dis...
Qui s'occupe de Dieu?
C'est qui qui le protège quand il a peur?


les nuages