7.20.2013

Les anges ne tombaient pas

nous nous sommes promis l'un à l'autre
nous avons marché
nous avons beaucoup rit
nous nous sommes aimés
nous étions l'un pour l'autre
un éclair de lucidité
un amour certain
dans un monde aux formes incertaines
un futur éclatant de santé
un espoir taille 38 et la lumière d'un soleil frappant le marbre
et l'orgueil des racines
et la lenteur des arbres
nous avons marché les pieds nus
couru sans regarder nos pas
tant nous étions sûr d'êtres des anges
et que les anges ne tombaient pas
puis
lentement
nous avons commencé à rire
pour demander pardon
à pleurer pour faire la paix
à crier pour oublier que la poussière
l'humanité s’abattait sur nous
et nos promesses d'adolescents
et nous nous sommes trahis
parjurés
blessés
nous nous sommes détruits de trop vouloir
de trop savoir
d'être certains et d'avoir
pied
partout d'être engorgé d’éternité
alors
il ne resta soudain
plus que nous à faire
à espérer
plus que nous à décider à aimer à connaitre
à hurler dans le silence
plus que des anges des bouches et des canines
nous étions seuls sur terre
il fallait nourrir l'amour
nous nous sommes dévorés

7.16.2013

Naissance de Cindy

Cindy n'est pas une bouteille de vin, Cindy n'est pas un aphorisme, Cindy n'est pas une erreur médicale,
Cindy, c'est le dernier pain d'épice sorti des fours Anselmet, cuite à point et sans OGM,
Cindy c'est mon dernier recueil, et Cindy cherche un éditeur,
non, pas un éditeur,
LE éditeur.


Premier extrait:


rivierre


elle sort 
peu à peu du labyrinthe elle marche
elle marche et elle s'en
fout  ça n'est
qu'un
prélude et elle s'en fout et elle
avance
transperçant la foule la foule frigorifiée elle
rencontre la foule pour s'entraîner se préparer à
autre chose cherchant chaleur et
petites déceptions du quotidien

pour consolider sa haine jusque dans la foule se préparer

à un autre labyrinthe un autre here I am un here
I am tellement here tellement I
qu'elle se fout qu'elle se fout de son honneur

d'âme
et elle sort
peu à peu criant contre tous
elle est tellement humaine qu'on dirait un monstre et les
monstres n'aiment pas les
monstres car les
monstres leur rappellent qu'ils sont des
monstres

IFONSKAWATA IFONSKAWATA

dirait son âme tandis qu'elle fend la
foule qui reflue pulsing
chasing le rythme dont elle est
l'esclave le rythme de son coeur pulsing chasing les mots
malement magnifiés par
l'étonnante solitude qu'elle exhale

parce qu'elle est seule parce qu'elle est authentique parce qu'elle
n'a pas le choix

parce qu'elle a besoin de toute sa tête
pour la perdre convenablement

pauvre tête et pauvre bête
pauvre bête
pauvre bête et pauvre tête peut-être
qu'un jour on te foutra la paix
j'espère qu'on te foutra la paix

alors recrache cet aftershave et attends-moi
je te ferai du boudin blanc un boudin blanc
si émouvant
si tendre si humain un boudin blanc
si pur un boudin blanc
si pur et dressé
contre la foule et grillé
à point contre ta bouche ta bouche immense ta

étant

tellement

naïve

et depuis

si longtemps

car les monstres et durant tout ce temps

elle accoucha


et le pacte fut scellé
et le piège
se referma
 


4.02.2013

Le blanc sauvera tout

Il y en aura sans doute beaucoup d'autres, des effusions de sang, de mots, de colères, des giclées d'essence un peu partout, avant que je ne craque une allumette et fasse tout flamber, encore une fois.
Mais je contrôle le chaos, j'essaie.
Je me nourris de l'existence, je vis désormais pour être avec ceux que je côtoie, pour être avec ceux que j'aime, et qui me sont précieux, et qui, sans le savoir, me sauvent de quelque chose... d'autre.
Je contrôle le chaos, je veux être une bonne personne.
Veux être avec eux, qui recherchent la folie passagère, le laisser aller, alors que je sauve mon âme en passant le balais, en faisant la vaisselle et toutes ces conneries ; doing normal things in a crazy world, you know, tu sais, je me suis beaucoup documenté sur ma maladie, pendant longtemps, cherchant, non les réponses mais les questions, non le moyen de guérir, mais celui de passer la frontière, et cela définitivement.
'cross the borderline.
Et peu à peu je m'incarne, je sens ma peau, je sens ma chair, je sens le poids de mes pensées, et je m'unifie, mettant de l'ordre dans toutes ces fulgurances qui me bouffent, je passe de longues minutes sous ma douche, me rassurant, me parlant comme à un petit enfant, tapotant mes bras, mon ventre, mes cuisses et tout ce qui dépasse. J'apprends à être moins impulsif, peut-être un peu moins radicalement sincère, à respecter les nanas, les amis, la famille.
Je contrôle le chaos, et je sais que bientôt toute ma production artistique aura un sens, et je sais que je serai reconnu, et mes toiles s'encadrent d'elles-même, trouvent d'elles-même l'équilibre, et de moi-même je souhaite vivre heureux. Je serai heureux. Je contrôle le chaos, je limite mes pensées, je me limite, me limite, limite, li.

Le blanc sauvera tout. Le blanc c'est ma mère. Ma mère c'est la folie. La folie est un mystère. Et le mystère, c'est Dieu. Sans doute ai-je un compte à régler avec Dieu, avec l'idée de Dieu. Chaque artiste poursuit cette idée, dérègle lentement tous ses sens pour construire autre chose, cherche la réalité dans le magique, un sens dans le foutoir. Mais encore faut-il avoir le temps; et le courage de tout reconstruire. Je travaille à cela. Et je ne suis pas seul, on m'aime, on m'aime vraiment même si je ne sais pas encore pourquoi, on m'aime et j'ai le droit d'être d'aimer ce que je suis.


3.11.2013

Aucune forme de poésie


la première frappe
la première fois où tu as perdu le contrôle
cette putain de frappe qui t'a bercé
des années durant
alors que tu te pensais un lâche
oui mon vieux
cette frappe-là ce moment où tu ne sais pas
si tu pleures ou si tu ris ou si tu hais
juste
vas-y arrache-lui la gueule à ce connard
ou c'est lui qui le fera
qu t'a bercé lorsque tu disais oui papa
d'accord papa
papa je
oui mon fils
non rien
le soir dans ton lit la frappe était là
l'impact était un lancinant tic-tac
et le mélange des chairs du sang
la sensation réelle d'une mâchoire qui se casse
cette frappe qui n'est qu'instinct
fureur honte excitation
et peur
peur de ne pas savoir enchaîner
peur de soudain se mettre à pleurer
d'être faible
de supplier
de ramper comme un chien en reniflant
et de s'accrocher à la jambe de Julian Torres
14 ans
qui est maintenant épanoui dans un travail qui lui rapporte
de quoi avoir trois ou quatre enfants
qui l'intéresse vraiment
et il est vrai que depuis qu'il s'est coupé les cheveux
il a ce regard alerte qui vous transcende
un homme rare vraiment
mais à l'époque un vrai petit connard
et tu es devant lui et le coup part
Julian Torres 14 ans s'écroule comme un vrai connard
et alors vraiment
tu te sens fort
libre
respecté
et tu sais que plus rien jamais ne te fera peur
et que tu sauras toujours
toujours éviter de pleurer
- jusqu'au jour où une femme mettra ta vie en sang
et s'en ira un soir sans raison apparente
laissant derrière elle un homme agenouillé
un homme qui prie qui supplie qui perd toute dignité
en marmonnant reste
reste s'il te plaît
cet homme qui se lève à présent
en criant
cet homme tous ces hommes qui gueulent qui beuglent de douleur
et qui ne pensent à aucune forme de poésie
juste reste là
froidement dit
reste là s'il te plaît
où je te frappe, et prie
pour que ça ne  m'arrive pas

3.07.2013

we're just gonna hit the sea, saying hey ! I'm the sun ! I'm home and I'm alive !




Ca commence par la douleur en fait, aïgue, par un terrassement intérieur, d'un coup t'es balayé, et tu t'écroules mon pote, tu es au sol, ta respiration est hachée, insoutenable, le réel te fait mal.

Bing badabing.

Te fait mal. Mais, petit à petit, te détache, très peu à peu doucement tendrement, te détache du réel, et tu fonds, tu te coules dans le parquet, tu n'es plus là, tu es tout le monde, tous les gens qui ont marché sur ce parquet, Jesus ! 

Et au fond, t'as mal mais t'es pas mal avec toi-même, surtout ces derniers temps, du coup tu souris, du fin fond du trou tu souris, hey ! c'est cool, je suis jeune, j'ai 24 ans et, au fond, je suis la vie que j'ai choisi, buddy;

Et tu te sens un peu plus sage, plus apaisé  tu voyages dans le réel, pis un peu dans l'irréel des fois, mon vieux, mon tout petit, tu te dis, sorti du trou, les yeux aveuglés par la lumière, tu te dis, merde !

J'ai oublié la suite.




3.06.2013

Slow snow melody (wiz Robin Bar)





snow falls
it's moving to see how snow falls
it seems like I see snow for the first time
and it brings me to tears
snow falls
you can call it white you can
call it friends
you can call it time to lose



Merci à Robin, vraiment, qui vient également d'écrire ma first interview, yes, dude, ma première putaIn d'interview, avec cet oeil de cette caméra rivé sur toi, qui te juge, qui boit tes paroles, qui se régale de toi pendant que tu te grattes l'oreille, angoissé, réflechissant à une longue agonie.
Mais c'était super sympa, ce mec est cool, on a passé un bon moment et:

VOUS TROUVEREZ EN CLIQUANT SUR CES MOTS LA-DITE INTERVIEW

Merci

Dude

2.23.2013

motionless wildies




I spent my childhood
in a hospice
staring at charming dead livings
they knew lots of stories

talking to the child
they were 
when talking to the child
to the serious child I was
giving me some fruits
some tropical fruits
when i tried to sease them heartbroken wisdom
and them sugary eyes

beauty's a wild horse
it offers his back when you're down
too down to walk alone






2.20.2013

Paranoïa






mom
tell me how the clouds can fly
because clouds have wings
my son
because they know how to be delicat
sweeter than a cat
my son

hey I'm paranoïa I'm your dad